Haïtimoun

Je suis à l’aéroport Toussaint Louverture il est 17h35 j’attends dans la salle d’attente en compagnie de Benjamin le prochain avion en direction de Paris.

Les images, les odeurs (pas toujours bonnes), les saveurs et les visages que j’ai connus au cours des ces deux dernières semaines défilent à grande vitesse dans ma tête.

Certes d’immenses problèmes restent à régler sur cette île, en priorité l’accès à l’eau potable et la santé mais je ne voudrais pas tomber dans les clichés faciles pour décrire la vie difficile du peuple haïtien.

Je retiens pour ma part le sourire et l’accueil de Jean Paul, la douceur et la présence discrète de Will, le petit protégé de notre hôte. Le séjour s’est partagé entre les actions humanitaires et les escapades touristiques dans le sud de l’île jusqu’à la ville « les Cayes » port ou va se dérouler le prochain carnaval.

Quelques jours à Fonds des blancs le cœur de l’association Haïti Moun ou Fernand nous reçoit par une bonne poignée de main.

La vie du village est pleine de surprises, des camions  Mack croisent dans un nuage de poussière des ânes bien chargés en route vers le marché local, le soir avant le coucher du soleil nous buvons un Coca frais en compagnie de Christian c’est l’heure ou les poules montent dans l’arbre près de l’épicerie du village.

Le matin nous visitons l’école Etzer Vilaire avec les instituteurs en tenue de parade et leurs élèves en file indienne qui chantent l’hymne national pour la levée du drapeau Haïtien, nous continuons ensuite la mise en place des machines à l’atelier.

De retour à Port au Prince, nous parcourons la ville à trois sur une moto (sensations garanties dans un concert de klaxons).

Avec mon collègue nous avons réalisé de nombreux dépistages sur trois sites de la capitale (école Mozarello, école Altagrâce et la mission espagnole de la Cité Soleil) ainsi qu’à l’école Etzer Vilaire de Fonds des blancs. Une cinquantaine d’équipements lunettes seront à fournir au prochain voyage.

Je suis sur le point d’embarquer dans l’avion et je pense à Mado mon amie de longue date et j’entends sa voix qui me dit « tu sais Michel dans une vie il y a un début et une fin et l’important c’est le milieu », j’ai pour ma part le sentiment d’avoir vécu un moment exceptionnel, merci à tous ces gens que j’ai vus et aimés.                         

              Michel Lançon

Séjour dans une autre époque où tout vie de façon plus ou moins libre. Il n’y a pas vraiment d’horaire, les animaux divaguent selon leur gré, les poubelles ont une part importante dans le décor.

Pendant mon séjour, j’ai eu l’impression de vivre dans une autre époque. L’absence d’eau courante et d’électricité en permanence m’ont fait penser à une époque racontée par mes grands-parents.

Fonds des Blancs, ville sans route goudronnée,  de terre et de cailloux. Pour éclairage public, un seul et unique lampadaire à énergie solaire au centre de la place. Les rues sont bordées d’étales en bois qui servent pour les jours de marché. Les moyens de locomotions sont surtout des ânes et de petites motos. On croisera également quelques camions et bus bondés qui assurent la liaison avec la capitale, Port au Prince. Nous pouvons observer des poules qui se baladent tranquillement. La question que je me pose : est-ce que ces poules appartiennent à quelqu’un ? Et si oui comment les reconnaît-il ? L’odeur ambiante le matin et le soir est celle de la fumée des feux de bois. C’est leur moyen de cuisson, chacun a son foyer dans sa propriété.

La population aime en général sourire, rire  mais garde une certaine fierté. Ils peuvent vivre dans des conditions de misère mais être vestimentairement propre et élégant

J’ai beaucoup aimé le contact avec les enfants. Ils sont tactiles et me prennent facilement la main ou le bras, plusieurs me demandent de partir avec moi en France avec un large sourire.

Aujourd’hui en France, nous allons réaliser les équipements optiques pour les personnes que nous avons examinées et attendre avec impatience de les voir en photos avec leurs lunettes.

               Benjamin Le Bars